Dxun, sur les frontières
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AuteurMessage
Hagen

Hagen


Messages : 276
Date d'inscription : 24/02/2016

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MessageSujet: description et historique   description et historique EmptyJeu 14 Juil - 9:15

Description physique :


Ysabel est une gamine d'une quinzaine d'années, mais elle parait souvent si sérieuse et décidée qu'il est fréquent qu'on lui en donne un peu plus. Elle est blonde, grande pour son age et d'une minceur un rien athlétique. Elle a les mouvements gracieux, fluides et précis et la sureté du geste que donnent la pratique régulière des danses de cours les plus complexe, de certains arts martiaux méditatif ou des arcanes dangereuses de la magie. Elle a le profil de ceux qui ont vécu une enfance plutôt protégée, voire carrément cloitrée, elle a le teint pale que recherchent les filles de la noblesse et qui est la marque de ceux qui ne travaillent jamais dans les champs, et des mains fines n'ayant jamais tenu d'autres outils que les plumes, et des manières et une tenue qui trahissent une éducation aussi vieillotte qu'excellente. Rien qu'à la voir on devine qu'elle a du apprendre pendant des heures des listes généalogiques de grandes familles et suivre des cours barbant sur les mystères de l’étiquette et les préséances à table.
Ses yeux noirs et perçants ont le don de mettre mal à l'aise les gens qu'elle observe un peu trop longuement, elle semble souvent perdue dans une contemplation qui parait plonger bien au delà des apparences de ses interlocuteurs, lui laissant un visage dur et figé étrangement discordant chez une adolescente de cet age la.
Bien que d'éducation bretonnienne, Ysabel n'a jamais pu se résoudre à garder ses cheveux sous une coiffe, elle les porte donc libre, bien que coupés relativement court pour d'évidentes raisons pratiques.
Vivant le plus souvent en solitaire et vadrouillant sur les routes, elle se travestit souvent en garçon pour éviter d'être importunée par tous ceux que l'idée d'une adolescente indépendante pourrait bousculer. Et puis porter un pantalon est quand même nettement plus pratique pour monter à cheval...
Vampire de fraiche date et très soucieuse de ne pas passer pour une buveuse de sang destructrice et sanguinaire, Ysabel prend grand soin de toujours conserver son apparence humaine, poussant le soin du détail jusqu’à simuler une respiration.



Description psychologique :


Ysabel est quelqu'un de relativement discret, ce qui peut facilement passer pour de la timidité. Mais ce n'est pas vraiment le cas. Plutôt quelque chose comme une politesse un peu désuète et une conscience aiguë de son manque de connaissances et d'expérience pratique dans le domaine des communications et des relations humaines en général. Entre son éducation en milieu très fermé, ce qui est arrivé à son père, et au vu de l'intolérance globale des gens normaux, Ysabel a tendance à essayer de se montrer plutôt prudente et à bien réfléchir avant de parler de quoi que ce soit à n'importe qui. Ce qui s'avère parfois difficilement compatible avec sa soif d'apprendre et de tout connaitre de la réalité d'un monde dont elle a été privé toute son enfance.
Ysabel est aussi une forte tête qui a beaucoup de mal à savoir quand il serait de bon gout de reculer ou de céder la place, elle a été éduqué dans un environnement confortable ou elle pouvait s'imposer à tout le monde ou presque, et manque parfois cruellement d'un instinct de survie élémentaire quand il s'agit d'évaluer les réactions de ses interlocuteurs. Un trait de caractère relativement sans conséquence au contact du bas peuple, mais qui pourrait s'avérer nettement plus problématique avec des membres de cadres dirigeants". D'autant plus quand sa condition inclut maintenant une sensibilité exacerbée qui transforme par moment la moindre contrariété en une furieuse crise de rage et de violence, et la pousse quasiment à attaquer à mains nues tout ceux qui ne sont pas d'accord avec elle.
Ce n'est qu'en se réveillant affamée et la bouche encore pâteuse du sang pourri d'un des cadavres laissés dans sa prison de fortune qu'Ysabel a commencé à prendre conscience de l'étendue de sa nouvelle malédiction. Compris que désormais quelque chose de neuf la poussait en avant, un instinct de survie nouveau, une soif dévorante, un besoin de sang, de sang chaud, vivant, humain. Une soif bien plus forte que le sentiment de dégoût et répugnance inspirée par la chair morte et puante de l'unique repas possible, et capable de prise de contrôle aussi violentes qu’incontrôlées pour se retrouver assouvie.
L'éducation d'Ysabel n'est évidemment pas une barrière bien puissante contre la soif, au contraire. Éduquée au contact de la Nécromancie et de la mort, elle a pour elle un système de valeur complètement déficient suivant les standards les plus classiques en vigueur dans les royaumes humains. Elle ne considère la vie et la mort que comme des étapes, l'animation des morts ou des esprits n'étant jamais qu'un passage d'un état à un autre. Et si elle n'est pas adepte de la violence qui caractérise la plupart des morts de ces temps troublés, elle n'a donc en revanche aucun scrupule à ôter une vie, et peut se montrer horriblement pragmatique en contact de cas désespérés.
Heureusement pour elle, Ysabel est aussi tout à fait conscience de ses lacunes en matières de relations sociales. Et la fin de son père l'a laissée terriblement conscience des dangers que peut représenter pour elle une populace s'offusquant de ses pratiques les plus anodines. Elle cherche donc autant que possible à rester invisible, ce qui la conduit à lutter en permanence contre une soif de sang qu'elle n'arrive jamais à assouvir complètement, fuyant par moment les villages et les gens quand la faim se fait trop pressante et la nourrissant d'expédient au jour le jour. D'abord en s'attaquant à des animaux, puis en se faisant passer pour une adepte du collège Améthyste, profitant ainsi des rites mortuaires pour mordre les mourants ou les cadavres les plus frais. Rongée par les affres du manque et la pression qu'elle s'impose constamment pour les dissimuler, Ysabel reste bien consciente qu'elle finira un jour ou l'autre par ne pas se contrôler assez longtemps et elle cherche activement un moyen de disposer de sang chaud sans finir clouée sur un pieu. Dernière option en date, se joindre à une troupe de mercenaires dont le métier à risque lui permettrait peut être de s'abreuver à satiété sans être remarquée..


Alignement : Chaotique neutre


Historique :


2297, Bretonnie

Ce matin la, l'air de Moussillon était encore lourd et puant, empli de l'odeur putride de maladie et de charogne émanant des milliers de cadavres en décomposition que la peste rouge et le siège de la ville avaient amassés en piles sordides à l'intérieur des murailles. Et alors qu'une armée de serfs aux visages masqués pour lutter contre la puanteur comblaient l'une après l'autre les immenses fosses communes en y empilant les corps des communs, alors qu'à l'écart de l'immense charnier qu'était devenu la ville, le futur roi de Bretonnie, Gaston de Gueste tenait son premier conseil dans le but de s'assurer qu'aucun survivant de l'hérésie du faux Graal n'avait survécu pour en raviver la flamme, à l'autre bout du champ de bataille, l'un de ses hérétiques se hâtait justement pour quitter discrètement les lieux avant que les vainqueurs ne s'aperçoivent qu'il manquait à l'appel.

Il s'appelait Adhémar. Et il venait de perdre presque tout ce qui avait de l'importance à ses yeux à l'exception du fils qu'il tenait dans ses bras, du savoir interdit que lady Malfleur avait partagé avec lui lors du temps désormais révolu ou il était le sénéchal du Duc Maldred, et de la grande mission qu'elle lui avait confié avant de disparaitre. La mission qui serait désormais son unique but et ceux des siens après lui, et dont l'accomplissement lui permettrait peut être un jour d'accomplir les désirs de son défunt seigneur; Le déchiffrage et la traduction d'un antique grimoire de nécromancie trouvé dans les mêmes catacombes que le Graal Noir. Livre que Lady Malfleur prétendait tout droit tiré des écrits de la trés grande et trés puissante reine du mal, Neferata en personne...

Adhémar ne le savait pas, mais plus de deux cent ans allaient s'écouler avant que ses descendants ne puissent prétendre toucher au but.






Citation:
2528, 12, Ulriczeit,
La neige a enfin commencée à tomber hier. Assez pour empêcher quiconque de passer les cols. Quiconque hormis elle évidemment. C'est toujours quand l'air est assez glacial pour fendre les pierres et geler sur pieds les troupeaux qu'elle vient me rendre visite. Je me demande parfois si elle apprécie particulièrement de contempler un monde aussi froid que le sang dans ses veines, ou si elle ne choisit ce moment que pour s'assurer de n'arpenter que des routes désertes. Dans le fond ça n'a pas vraiment d'incidence, quelles que soient les raisons qui motivent le démon personnel qui hante ma lignée, l'important est qu'elles rendent ses visites prévisibles. Bien assez pour que je puisse préparer son arrivée, et cette fois la combattre et espérer la vaincre.

23, Ulriczeit,
C'est fait, j'ai réussi. Je pose ses quatre mots sur la page et j'ai encore du mal à réaliser ce qu'ils signifient. L'accomplissement d'une vie ou presque. Hier j'ai défié la Lahmiane, j'ai défié la créature centenaire qui hante ma lignée depuis que sa servante maudite nous a confié le Livre à déchiffrer. J'ai défié le monstre qui a usé la vie de mon père et de son père avant lui comme on broie un os pour en extraire la moelle avant de jeter les restes aux goules. Je l'ai défié, et je l'ai vaincu. J'ai encore du mal à l'admettre mais ce fut une victoire bien plus serrée que ce que j'escomptais. Malgré les études que j'ai faites sur ses choses, malgré les sorts et les armes soigneusement préparées pour ce jour, malgré mes serviteurs morts vivants et mes esprits, il ne s'est fallu que d'un cheveu qu'elle ne brise mes défenses et ne me brise le cou de ses mains à l'air si trompeusement fragiles. D'un cheveu. Je ferais peut être mieux d'aller vérifier une fois de plus la qualité des sceaux et des chaines qui l'entravent...

30, Ulriczeit,
Les derniers jours ont étés riches en informations. Comme prévue, la Lahmiane s'est avéré un adversaire coriace, mais j'ai fini par découvrir une partie de ses faiblesses les plus évidentes. Et une fois réduite à un monstre hurlant et haineux, ses charmes se sont avérés nettement moins efficace contre moi. Et comprenant l'inutilité de sa résistance elle a fini par me dévoiler une grande partie de ce que je voulais savoir...





Je me souviens du jour ou j'ai découvert le récit du combat entre père et la Lamhiane. Un jour arrivé comme la plupart des points marquant de notre relation, beaucoup trop tard.

A l'époque ou mon nécromancien de père se préparait chaque jour à défier le vampire, je n'étais de mon coté qu'une gamine. Une gamine solitaire élevée dans un château quasiment désert à l'exception de serviteurs si silencieux et discrets qu'on avait parfois du mal à différencier les vivants des morts. Une gamine dont la mère était morte jeune et dont le père n'avait que deux obsessions, vaincre le vampire qui revenait périodiquement réclamer à notre famille la traduction du livre qu'il lui avait confié. Et faire de sa fille une nécromante capable de l'assister au mieux dans les travaux qu'il espérait pouvoir bientôt mener pour son propre compte. Obsessions on ne peut plus envahissantes et assez peu compatibles avec une éducation pleine d'amour parentale et de tendres attentions, à l'image de celles que je pouvais trouver dans les romans à l'eau de rose qui constituaient l'essentiel de l'héritage de ma mère.

Heureusement, mon père disposait, pour pallier à ses manques, de serviteurs zélés et garant des antiques traditions familiales, qui définissaient de façon claires ce qui devait constituer l'emploi du temps et l'éducation d'une jeune fille de bonne famille.

J'ai toujours admiré les ouillères de ces vieux serviteurs qui persistaient à se raccrocher à ce qu'ils connaissaient de plus normal et de plus terre à terre pour éviter de penser aux pratiques nécromantes de la famille. Pratiques qui, quel que soit notre vernis d'éducation, nous excluaient pourtant par défaut du reste de la bonne et noble société auquel nous feignions d'appartenir.

Grace à eux, du moins quand je n'arrivais pas à leur échapper pour battre la campagne ou disparaitre dans un des innombrables recoins obscurs du château ou ils n'osaient pas me suivre, je reçu une éducation qu'on a du pouvoir qualifier de classique, du moins il y a un bon siècle de ça. On tenta avec plus ou moins de succès de m'enseigner des choses aussi indispensables que l'héraldique des grands duchés bretonniens ou les us et coutumes de la table des grandes nations humaines, et ce, en passant par la pratique d'arts et de lettres mortes depuis des lustres. Des leçons qui, vu notre isolement n'avaient évidemment aucun intérêt pratique à mes yeux, et auxquelles je ne me pliais que parce qu'elles me permettaient d'entrevoir le monde qui s'étendait bien au delà de notre vallée perdue.

J’étais beaucoup plus attentive aux rares moments que père me consacrait de mauvaise grâce pour me transmettre son savoir. Tiraillé entre le besoin d'avoir un disciple à sa hauteur pour l'épauler et la nécessité qu'il avait de consacrer le plus de temps possible à l'étude des vampires et des moyens de les combattre, père faisait un très mauvais maitre. Impatient, colérique, souvent inutilement cruel devant mes efforts toujours insuffisants, la plupart des leçons finissaient en me laissant en pleurs devant un livre de magie indéchiffrable pendant que père retournait à ses précieux travaux, passant ensuite des semaines sans m'adresser la parole. Et pendant que pour espérer lui plaire je potassais pendant des heures d'obscur livres de magie et m'astreignais chaque jour aux exercices les plus élémentaires de la magie de la mort, mon père devenait chaque jour un peu plus un parfait étranger.

J'avais treize ans quand mon père finit par capturer le vampire. Je me souviens d'une nuit de cauchemar ou la magie noire semblait s'être réveillée et se répandre dans le château comme des vagues soudain libérées par la chute d'une digue. Je me souviens d’hurlements horribles et bestiaux, d'imprécations dans des langues inconnues, de malédictions qui rendirent fou à lier certains de nos plus fidèles serviteurs. Je me souviens de l'étrange silence au matin, comme si une chape de plomb avait couvert le château pendant la nuit, étouffant toute vie.

Et puis je me souviens que ce jour la je réussi à ramener à la vie une souris que j'aimais beaucoup. Une réussite qui occulta trés vite les désagréments et le souvenir de la nuit.

Et quelques mois plus tard, je rencontrais la Dame pour la première fois.

Je savais bien sur à l'époque, que mon père avait capturé et asservi un vampire et le tenait désormais en son pouvoir. Je savais aussi que c'était ce vampire qui, par l'intermédiaire de sa servante, Dame Malfleur, avait confié à notre ancêtre Adhémar le tome de Nécromancie que nous nous efforcions depuis de déchiffrer. Tout cela mon père me l'avait dit, tout comme il m'avait fait part de sa volonté de combattre le vampire avant que celui ci ne décide que notre ouvrage était maintenant bien assez avancé pour se passer de nous. Ce que je ne savais pas en revanche, c'est que sous le terme vampire se cachent une multitude infinie de visages, et non pas uniquement les monstres bestiaux et assoiffés de sang dont j'avais trouvé les illustrations dans un livre intitulé Strygois.

Et la Dame dans la cellule ne leur ressemblait pas du tout...


Pour la voir je devais me glisser dans les souterrains du château. Un labyrinthe rajouté à la demeure par Adhémar lui même dés son arrivée dans les lieux, une façon classique de dissimuler ses plus noirs secrets et d'éviter de se faire clouer sur un bucher par les paysans locaux. Et un endroit dont j'explorais les coins sombre depuis que je savais allumer une flammèche.

J'accédais à sa cellule par un effondrement ayant laissé un étroit passage le long des murs fondateurs. Une zone que mon père n'avait pas inclus dans les pièges et alarmes magiques qu'il avait dispersés un peu partout et que j'utilisais pour me glisser jusqu'a sa bibliothèque. J’avais descellé dans le mur une pierre suffisamment grosse pour me laisser passer et je descendais consulter en cachette les ouvrages les plus accessibles. C'est en m'y rendant que je l'ai entendu pour la première fois. Une voix d'une pureté incomparable chantonnant l'une des rares berceuses que mes souvenirs associaient à ma mère.

Il me fallut quelques mois supplémentaires pour réussir à jeter un œil à l'intérieur de la cellule. Et si par instant il me vint à l'esprit que ce pouvait être celle du monstre que mon père avait enfermé, une fois que nos regards se furent croisés il n'en fut plus question. Malgré les chaines qui l'entravaient et la pauvreté de sa mise, la Dame était la plus belle femme que j'ai jamais vue. Et le doux sourire qu'elle m'adressa la première fois que je pu la contempler fit instantanément de moi son adoratrice la plus dévouée.

A compter de ce jour je passais l'essentiel de mon temps libre à la rejoindre dans les tunnels. Ce fut une période heureuse, malgré son emprisonnement, ou plus probablement à cause de lui, la Dame se révélait toujours prête à me parler et me donnait enfin l'impression de côtoyer un être vivant s'intéressant vraiment à moi. Et bien que je fus ensuite incapable de me rappeler précisément les teneurs de nos conversations, elles m'apportaient un sentiment de paix et de joie que je n'avais jamais connu auparavant. Et bien sur, quand je n'étais pas avec elle, je n'avais de cesse de chercher un moyen de la soustraire aux griffes de mon père et je préparais activement son évasion.

Mes souvenirs de l'époque restent flous. Je me souviens surtout de cette excitation à l'idée de quitter bientôt le château pour découvrir le vaste monde aux cotés de la belle Dame que j'allais délivrer. Je me souviens aussi de cette obsession lancinante qui me poussait en avant, toujours plus loin, cette volonté étrange qui m'ordonnait de tout faire pour délivrer la prisonnière et qu'aujourd’hui je reconnais comme n'étant pas vraiment mienne.

Je me demande parfois ce qui me serait arrivé si les chasseurs de sorcières n'avaient pas changé brutalement la situation. Est ce qu'elle m'aurait égorgée sitôt libérée ? Ou réduit en esclavage pour que je continue les travaux de père?

Des questions oiseuses. Au printemps la fonte des neiges n'était pas encore fini qu'ils furent sur nous. Chasseurs de sorcières, templiers de Sigmar, réparateurs... Quels que soient leur nom, ceux la ne s'étaient pas laissés abuser par la licence de sorcier du collège Améthyste que possédait mon père. Et ils s'abattirent sur le château comme la peste noire sur un village paysan.

Contre ses vétérans cuirassés de fer et maniant lames d'acier, torches et magie, nos serviteurs ne firent pas le poids bien longtemps, le château fut pris et incendié, les corps des gens qui m'avaient élevés depuis mon enfance s'entassaient dans les couloirs, les pièces qui constituaient tout mon univers étaient en feu et disparaissaient les unes après les autres dans une épaisse fumée, les gens hurlaient, les répurgateurs et leurs armes couvertes de sang arpentaient les couloirs en vainqueur et la mort marchait avec eux...

Alors comme mon père quelques instants plus tôt, je m'enfuis vers la dernière zone sure que je pouvais imaginer, le souterrain ou était enfermé ma Dame, avec en tête une seule pensée; la sauver avant que les monstres ne la trouvent…


C'est la que je devais assister aux derniers instants de mon père. Ayant déclenché un peu tard un sort provoquant l'éboulement de l'accès aux souterrains il se retrouva acculé par les plus virulents des exorcistes et dut se résoudre à combattre. Et pendant qu'il déployait une puissance et une adresse insoupçonnée, je m'acharnais de mon coté à briser les chaines qui retenaient la seule personne qui comptais encore pour moi. En vain évidemment. Le dernier aperçu que j'eu de mon père fut le regard surpris qu'il me décocha en me découvrant dans la cellule quand il y pénétra à son tour, juste avant qu'une balle de pistolet ne lui emporte la moitié du crane, tapissant d'hideux débris de chair les murs de la pièce.

Abandonnant les chaines, je crois que je me suis ruée en hurlant sur les assassins. Je revois la bouche menaçante du pistolet qui se braque sur moi, le soudain embrasement de la poudre, et puis plus rien, juste un néant profond. Probable que la Dame derrière moi ne leur ait pas laissé assez de temps pour vérifier que j'étais bien morte. Ou qu'ils m'aient à raison considéré comme quantité négligeable.

Quand je me réveillais je n'étais que douleur. Je baignais dans mon sang dans une obscurité complète, et sans autres bruits que ceux lointain de l'incendie qui continuait à rugir en surface. La première flammèche me fit rapidement comprendre que ce n'était pas de moi que provenait la couche poisseuse dans laquelle j'étais vautrée. Toute la cellule semblait s'être transformée en salle d'équarrissage. Les murs étaient noirs de sang, les corps des chasseurs étaient mutilés à tel point qu'ils n'avaient plus rien d'humain, et que seul un comptage des têtes aurait pu permettre un décompte précis de leur nombre.

Et la bas, dans un coin de la cellule, se trouvait ma Dame. On l'avait clouée au mur d'un coup de lance, épinglée la comme un grotesque papillon au cours de ce qui devait être le dernier acte d'un combat sanglant. Tout son corps n'était que plaies et on lui avait tranché un bras. Oubliant ma douleur je me trainais jusqu'à elle, et il ne me fallut qu'un instant de plus pour tomber en pleurant à ses pieds après avoir constaté qu'elle ne respirait plus. Bien plus touchée par sa mort que par celle de mon père et de toute la maisonnée.

Et puis elle frémit soudain, comme ramenée un court instant à la vie. Une bulle de sang vint éclore sur ses lèvres pendant qu'elle essayait à grand peine de parler sans y parvenir. Et ravalant mes larmes, je me résolu à faire la seule chose en mon pouvoir pour la soulager de ses blessures et l'aider à partir en paix, et j'entonnais les incantations d'apaisement et de repos.

Et alors que la magie devait commencer à opérer, elle ouvrit les yeux. Comprenant probablement ce que je faisais et déjà résignée à la mort ultime, elle prononça les seules paroles dont je me souvienne.

-Tu m'offres la mort Ysabel... Un cadeau précieux... Mais je n'ai que la mort à t'offrir en retour...
-Je ne désire rien d'autre. La mort, avec vous.
-Non, pas avec moi... Plus jamais...

Je prononçai en pleurant les derniers mots du sort qui la rendrait au néant, mais quelque chose la garda en vie quelques secondes de plus. Le temps que son bras valide se tende vers ma nuque pour m'attirer contre elle, et coller contre mon visage son poignet d'ou coulait un sang étrangement vif.

-Une mort pour une mort. Voila mon cadeau. Bois Ysabel.

Et je bus.
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