Acte 3.5 : En passant par Middenheim

Ysabel se tenait au pied des remparts d'Hergig, tapie contre la pierre froide du mur d'enceinte, aussi silencieuse et discrète qu'une tombe, elle attendait patiemment que le crépuscule cède la place a une véritable obscurité.

Elle avait bien réfléchie avant de se glisser en solitaire à l'extérieur de la ville. Longuement. Elle avait pensé à tous ses templiers transformés en mort vivant, contraint de se lever de leurs tombes pour reprendre une antique croisade. Elle avait pensé a tous les vivants qui croiseraient leur chemin. Des vivants qui se feraient tuer juste pour s’être trouvé sur leur route, ou pour avoir tenté de les arrêter. Elle avait aussi pensé aux morts. A ces templiers contraint de réintégrer leurs corps, contraint d’accomplir ce qu'ils avaient toujours combattu...

Ysabel n'avait pas vraiment de sympathie pour les vivants qu'elle ne connaissait pas. Et elle avait clairement un net a priori contre les templiers et répurgateurs de toutes sorte. Cela posé, il lui avait bien fallu admettre que le seul chevalier qu'elle avait croisé était globalement plutôt un type sympa. Et que les gens qu'elle avait rencontré n'était pas vraiment si méchants non plus.

Il n'était pas question d'étendre cette analyse à tout le monde évidemment mais... Et puis il fallait aussi prendre en compte qu'en protégeant ces inconnus du passage de l'ordre, elle ferait une de ses bonnes actions qui plairait à Heinrich. Et surement aussi à Clothbert.

Et avec l’œil de la forêt... En se déplaçant seule, avec sa vitesse... En prenant le contrôle des chefs morts vivants avant qu'ils ne réussissent à quitter leur tombeau elle pourrait...

Et c'est comme ça qu'elle se retrouvait toute seule dehors à la nuit tombée, l’œil de la forêt à la main, encore hésitante...

Oh et puis après tout, elle leur avait quand même laissé un mot !


Laissant la magie glisser de ses mains, Ysabel haussa les épaules et s'enfonça dans les sentiers souterrains des racines du monde.

Libérée des contraintes posées par la présence permanente de témoin, la jeune vampire courait a toute vitesse dans la pénombre de l'étrange sous bois. Plus elle courait plus l'endroit lui semblait taillée pour elle. Elle y voyait comme en plein jour et découvrait avec une certaine ivresse jusqu'ou elle pouvait désormais repousser ses limites physiques. Autour d'elle, le sol et les arbres gigantesques défilaient si vite qu'elle avait l'impression de voler. Et malgré cela, son nouveau souffle semblait ne pas avoir de fin.